Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/172

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raient son bel œillet ; il les arrachait avec les plus grandes précautions. Au reste, cet œillet n’était pas seul sur sa fenêtre : de longues capucines avaient grimpé jusqu’au sommet, et leurs feuilles d’un vert mat formaient la plus agréable jalousie contre les ardeurs du soleil.

Vous savez qu’il est sourd : il ne m’entendit pas venir. Il y avait sur sa table de quoi écrire, j’écrivis :

« Je vous ai apporté du veau chaud et du vin du Rhin : dînons. »

Je lui tendis le papier.

Il acheva de délivrer son œillet des petits insectes verts, puis il lut mon papier.

Alors soudain vous eussiez vu son œil s’animer, son sourire reparaître.

— Soyez le bien-venu, me dit-il, soyez le bien-venu ! Vous êtes un Français, c’est bien. Faites-moi l’honneur de dîner avec moi !

En même temps il s’écriait :

— Marthe ! mettez le couvert de monsieur.