Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/174

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ses ! quel emportement lyrique ! quelles voix mystérieuses et saintes ! quel immense archet qui partait de la terre pour toucher le ciel ! Tout cela avait un écho dans mon âme ; mon âme recevait alors les moindres sons venus de l’air ou de la terre : le chant des oiseaux, le bruit du vent, le murmure de l’eau, les soupirs de la brise dans la nuit, le balancement du peuplier dans le ciel, la gaieté familière du passereau, l’actif bourdonnement des abeilles, le plaintif murmure du grillon au foyer domestique, c’étaient là autant d’harmonies pour moi, qui les recevais toutes dans mon cœur, dans mon âme, pour moi qui vivais de bruit, de rêves, de silence, de soupirs, d’extases, d’amitié, d’amours, de poésie ! Mais, hélas ! un beau matin tout s’est enfui ! un beau matin adieu mes visions ! adieu mes chanteurs admirables ! adieu mon orgue toute-puissante ! adieu mes harpes saintes touchées par la main des anges ! adieu les bruits de la terre et du ciel ! adieu aussi le silence ! adieu tout ! J’ai