Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
LE MARIAGE.

trèrent. Il leur fallut quelques minutes pour débarrasser de tous les obstacles la porte de la maison et pour se reconnaître au milieu de la fumée de leurs fusils. Les soldats de la République cherchaient avidement du regard et du sabre cette troupe armée qui leur avait tenu tête si longtemps : vous jugez de leur surprise lorsqu’au lieu de tous ces hommes dont ils avaient cru entendre distinctement les voix ils ne découvrirent qu’un très-beau jeune homme d’une haute taille, d’un visage très-calme, qui mangeait tranquillement un pain noir arrosé de piquette ! Les vainqueurs s’arrêtèrent, muets d’étonnement, appuyés sur leurs fusils ; ce qui donna le temps à Victor Baudelot de vider son dernier verre et d’achever sa dernière bouchée.

— À votre santé, messieurs ! leur dit-il en portant son verre à ses lèvres. La garnison vous remercie du répit que vous lui avez donné.

En même temps il se leva, et, allant droit au capitaine :