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LE MARIAGE.

— Si vous avez quelques dispositions dernières à arranger, un testament à faire, par exemple, je puis vous envoyer de quoi écrire.

Disant cela, Hamelin avait l’air ému, et dans le fond il l’était, car on n’est pas Breton impunément.

Baudelot, voyant son hôte ému, lui prit la main.

— Voyez-vous ? lui dit-il d’un air profondément convaincu, ce simple mot testament me fait plus de mal que cet autre mot la mort à Nantes : ce mot-là faites votre testament m’a rappelé la mort de tous les miens. Je n’ai personne à qui léguer mon nom, mon épée, mon amour et ma haine ; car c’est là tout le bien qui me reste. Pourtant cela doit être amusant et doux de disposer de sa fortune, d’être généreux au-delà même de la tombe, de se figurer, en écrivant ses derniers bienfaits, les larmes de joie et de douleur qu’on fera verser après sa mort ! Cela est honorable et doux, n’est-ce pas, capitaine ? N’y pensons plus.