Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/58

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mière débauche dans la nuit, à la lueur des lustres, au son des instruments, au bruit du vin de Champagne ; c’était son premier moment de repos et de calme, et d’illusion décevante, à cette pauvre femme si fort plongée dans les réalités de la vie laborieuse. Pardonnez-lui donc, si vous pouvez, d’avoir oublie un instant son enfant !

Cela fut prompt comme l’éclair du ciel, quand le ciel fut redevenu ciel, rien que ciel : son regard se porta vers la terre, il alla tout d’un coup de l’étoile à l’enfant ; quand il n’y eut plus dans le ciel que des étoiles, vous imaginez bien qu’elle revint à son enfant. Ô quelle nuit profonde ! au même instant plus de fusée dans le ciel, plus d’enfant sur la terse, plus d’enfant à ses côtes ; adieu la poésie ! Elle oublie sa poésie, son bonheur, son idéal, son rêve, son drame, son extase, le ciel brillant : elle est sur la terre, sur la terre nue, déserte, triste, sombre, sans jour et sans huit en même temps, éclairée par un pâle