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marie de wurtemberg.

elle n’était pas la dernière à l’applaudir. Ainsi elle a salué avec transport les jeunes poëtes, les jeunes artistes ; et savez-vous qu’il y avait en ceci quelque mérite ? car enfin elle était la fille d’un Roi qui a aussi son système, qui, lui aussi, s’occupe d’art et de poésie ; et plus d’une fois, à propos de ces éternels et charmants sujets de causeries et d’études, ce dut être, j’imagine, entre le père et sa fille adorée, une longue dispute, celui-ci défendant sa pensée en homme qui se connaît en révolutions et qui sent que les révolutions se tiennent l’une l’autre, celle-là proclamant le progrès comme la plus invincible nécessité de l’esprit et ne redoutant que le statu quo dans les arts ; l’un qui se trouvait satis ait de l’art présent, l’autre qui ne pensait qu’a l’art à venir ; celui-ci content et fier de Versailles, sa création ; celle-la fière de Versailles, mais dont le regard trop sûr se détournait bien souvent aux mêmes toiles que son père acceptait comme des taches nécessaires.