Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
marie de wurtemberg.

bent, mais ce qu’elle pensait tout à fait, à savoir que c’était là un livre excellent, le meilleur de l’auteur peut-être ; et même elle savait par cœur plusieurs de ces vers prestes improvisés comme les improvisaient les bardes avant l’hydromel.

Vous pensez si notre poète fut ému et charmé de cette jeune fille qui lui partait ainsi ! Elle était arrivée à lui comme une apparition venue toute blanche et toute naïve de l’autre côté du Rhin. Elle, qui voyait que sa parole était bienfaisante, faisait tomber goutte à goutte ce baume consolateur. Peu à peu elle arriva, et elle eut bien raison, du poème en vers au poème en prose, elle passa de Prométhée à cette touchante légende d’Ahasvérus qui est le chef-d’œuvre de la légende poétique. — Tenez, dit-elle à Quinet, suivez-moi, et vous verrez si j’aime ce poème. Et alors les deux dames se levèrent, et le poëte les suivit avec le même respect mélancolique que s’il eût suivi la dame blanche d’Avenel ; et ils entrèrent