Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
d’apulée.

entendu celui-ci qui l’accusait d’avoir empoisonné Prndens, son beau-fils ; et aujourd’hui ce lâche Emilianus, qui n’ose pas porter cette accusation en son nom, se cache derrière la signature d’un enfant ! Ainsi cet homme se ménage encore le moyen de mentir une seconde fois s’il est condamné aujourd’hui ; il ménage sa honte comme un pauvre ménage sa tunique déchirée.

Mais qu’importe ? même derrière l’enfant qui le protège Apulée ira chercher son accusateur. On a dit l’autre jour devant les juges : Nous accusons un philosophe, un poëte, un orateur d’une beauté et d’une éloquence remarquables ! et Apulée ne voit pas où est le crime de n’être pas aussi laid qu’Emilianus et d’être plus éloquent que lui. Mais d’ailleurs, ajoute-t-il, je ne suis plus le beau Lucius : le travail et les veilles du barreau, les fatigues du voyage, ont tué ma beauté, ma chevelure flottante ne flotte plus sur mes épaules. Ce n’était pas la peine de faire tant d’esprit à propos de ma