Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
les courses

compare Chantilly à la plus belle décoration de l’Opéra je blasphème : ni art, ni réalité, rien ne vaut dans le monde ce noble paysage. Tout au bout de cette mer de verdure, et là-bas, derrière cette rivière qui coule lentement, là-bas, entre ces magnifiques jets d’eau de Bossuet et du grand Condé qui ne se taisent ni jour ni nuit, voyez-vous cette modeste maison bourgeoise qui se cache à l’ombre naissante des peupliers et des saules ? et sur le devant du rivage, voyez-vous les nobles vestiges de ce palais magnifique, ce dôme élevé, ces portes qu’on dirait faites par des dieux, ces arcades toutes grandes ouvertes, à travers lesquelles une armée passerait de front ? Le palais domine tout cet ensemble de sa masse imposante. À ses pieds s’arrête le flot de la rivière en murmurant doucement sa complainte inarticulée ; à ses pieds s’arrête, dans ses envahissements du mois d’avril, le duvet verdoyant du gazon printanier. Ce palais écrase de toute sa majesté l’humble maison qui se fait petite devant