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de chantilly.

plus de châteaux à vrai dire. Les maîtres de ces beaux lieux n’en sont plus les habitants ; à peine ont-ils la permission de venir voir au printemps les travaux du maçon ou les embellissements du jardinier. Mais si les châteaux peuvent être impunément inhabités, s’il est permis de laisser déserts les allées et les salons de Versailles et de Fontainebleau, il était impossible que les écuries de Chantilly fussent veuves toujours des convives qui en faisaient la gloire ; la désolation de ces merveilles était trop immense pour qu’elle pût durer longtemps. Il faut à ces merveilles magnifiques le bruit du cor, l’aboiement des chiens, le hennissement des chevaux, toutes les joies, tout l’orgueil, toutes les inquiétudes, toutes les émotions de l’écurie. Le palais de Chantilly pouvait attendre patiemment que M. le duc d’Aumale fût devenu un jeune homme ; sa belle forêt pouvait attendre les dix-huit ans de son jeune propriétaire ; le jardin n’aurait pas mieux demandé que de donner encore plus de