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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/178

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de chantilly.

ment qu’il faut attendre souvent pendant cinq heures, et vous dites que vous vous amusez ! Triste plaisir comparé à celui-là : la pelouse de Chantilly, le monde attentif, les femmes qui oublient de se regarder entre elles pour regarder un cheval, des paris où l’orgueil est engagé plus encore que la fortune. Voilà le drame, voilà le théâtre ! et pour acteurs les plus belles, les plus naïves, les plus charmantes, les plus modestes, les plus admirables créatures parmi celles qui n’ont pas été faites à l’image de Dieu !

Vous dire mot à mot les détails de la course d’hier et l’histoire de cette lutte d’aigles à quatre pieds et sans plumes, je n’oserai : il ne s’agit pas ici d’un drame vulgaire où l’on peut sans grand péril oublier quelques détails. Vous dire, victoire par victoire, le nom des athlètes, j’oserai moins encore : il ne s’agit pas ici de comédiens vulgaires, dont le blâme est aussi peu important que l’éloge ; il s’agit de la gloire de toute une génération de cour-