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PÉTRONE.

jeunes gens, à ne pas demander votre chemin à la première venue, et à le trouver vous-mêmes en vous faisant place dans la foule.

Notre chevalier romain, qui voulait vivre de son génie, c’est-à-dire vivre sans travail, et qui pourtant ne voulait être ni poëte, ni rhéteur, ni musicien, ni improvisateur sous les portiques, prit tout d’un coup le parti le plus simple et le plus naturel : il se fit parasite. En ce temps-là le peuple romain tout entier n’était qu’un insatiable et vil parasite qui vivait sans travailler et qui tendait indignement la main à la sportule de ses empereurs ; en ce temps-là le luxe du riche ne servait en rien les besoins du pauvre. L’ouvrier était un esclave qui n’avait ni le courage que donne la liberté ni l’espoir que donne le travail ; l’industrie était office d’esclave ; le commerce n’était qu’une usure déguisée ; l’agriculture, malgré les vers de Virgile, était méprisée et sans honneur ; la terre de l’Italie était couverte de villas inutiles ; au lieu de