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PÉTRONE.

gnol : ils ont été amoureux, comme dit Boileau, et voilà pourquoi ils ont été des poëtes. Horace, qui a fait de l’amour une moins grande affaire, l’a traité cependant avec une délicatesse sans égale. L’auteur du Satyricon n’est ni passionné comme Virgile, ni amoureux comme Properce et Tibulle, ni galant comme le galant Horace ; il n’a pas d’amour, il a des sens ; il a des sens comme Lucien, cet élégant esprit, qui ne connaît plus de frein quand il parle des courtisanes ; il a des sens comme Martial quand il dévoile tous les intérieurs lascifs des lupanars de Rome ; il a fait de l’amour une déclamation, pour parler comme Juvénal : Ut déclamatio fias.

Ainsi donc ne vous effarouchez pas de ces violentes histoires d’amour que renferme le Satyricon : je ne ferai que les indiquer ; et, loin de m’en faire reproche, applaudissez à tout ce que je passe sous silence.

Dans le Satyricon de Pétrone l’orgie latine est racontée comme Salluste raconte la dé-