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PÉTRONE.

tous la main, vous les maîtres, les poëtes, les corrupteurs et les tyrans de la ville éternelle, et dansez en rond autour de ce feu de joie où vous avez jeté vos dieux, vos lois, vos mœurs, vos familles, vos ancêtres, votre patrie et vos libertés ! — Aussi, voyez avec quelle prodigalité impitoyable Pétrone amoncelle dans cette oraison funèbre, la seule qui fût à la taille du cadavre romain, les voluptés sur les voluptés, les roses sur les roses, les parfums sur les parfums, les amours sur les amours. Maintenant la ville de Néron peut dire comme Messaline dans Juvénal : Lassata, sea non satiata (je suis fatiguée de voluptés, mais je n’en suis pas assouvie). Prêtez l’oreille, et, si vous osez, ouvrez les yeux : la fête commence. Trimalcion, porté dans sa litière par des sénateurs, se rend dans son palais de marbre et d’or aux sons d’une douce petite flûte comme celle qui donnait le ton à Cicéron quand l’orateur romain montait à la tribune contre Catilina ou contre Verrès.