Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
PÉTRONE.

et il crache au nez de ses hôtes. Tout ces pauvres misérables, affamés et morts de soif, attendent longtemps que leur maître leur permette de manger et de boire. On leur sert d’abord une poule de bois et des pois chiches. Ils attendent encore le premier service ; et Trimalcion, qui joue aux dames, leur récite une élégie de sa façon. Tous ces convives réunis autour de sa table ne sont là que pour son plaisir ; ils n’auront, à manger que quand ils seront assez insultés.

Mais aussi quels convives ! la fange et la boue de la société romaine. Parmi ces vils parasites brillent des affranchis, des usuriers, des fripons, des faussaires, des patriciens, des poêles, des comédiens, des avocats, des sénateurs, toute la bande de Catilina ressuscitée et qui n’a plus à redouter ni la hache ni les verges. L’amphitryon, qui est à la fois un orateur et un poëte et qui tout à l’heure a récité son élégie Vivamus dùm licet esse benè (Jouissons de la vie pendant qu’il en est temps),