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PÉTRONE.

horribles festins où le triste client d’un sénateur, placé au bas bout de la table, mange en soupirant un pain dur, s’abreuve de vin frelaté, et ne boit pas même la même eau que le maître : Pétrone est plus terrible en ceci que Juvénal, car à son convive insulté Pétrone défend même la plainte. Vainement ce pauvre diable s’écrierait-il qu’il est homme libre, qu’il a payé mille deniers la liberté de sa femme pour qu’elle ne servît plus d’essuie-main à son maître (ne quis sinu illius manus tergeret) : à la porte ce misérable qui ose se plaindre d’être maltraité par un hôte si généreux ! que n’est-il aussi patient que l’avocat Agamemnon !

Ô comble de profanation ! au milieu de ces cris, de ces hoquets, de ce tumulte, voici des rapsodes qui viennent déclamer des vers d’Homère ! Pauvre vieil Homère, chanté naguère avec tant d’enthousiasme par Horace (Prœneste relegi) ! pauvre vieil Homère, le maître de Virgile ! l’Iliade, mère et sœur de l’É-