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marianna.

pas commencé encore, et il se cramponnait à cette folle jeunesse qui l’abandonnait avec la ténacité du malheureux qui se noie. Georges Bussy, pour se prouver à lui-même qu’il était jeune encore, se mit à aimer cette femme. Cette femme fut la dernière expérience de cette jeunesse évanouie. Il la suivit donc jusque dans la maison de son mari, où il s’introduisit comme font tous ces lâches séducteurs qui se croiraient déshonorés s’ils volaient à un homme un écu de sa bourse et qui lui volent sans pitié sa femme et l’honneur. Comment il s’y prit pour se faire aimer tout à fait, par qu’elles ruses, par quels mensonges, par quels serments, par quelles paroles touchantes ? vous le savez mieux que moi. Toujours est-il qu’en retournant à Paris Georges Bussy laissait Marianna de Belnave aux prises plus que jamais avec cette passion sans but qui déjà la consumait avant qu’elle ne partît pour les eaux. C’en est fait, plus de repos pour la pauvre femme, plus de sommeil, plus d’in-