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marianna.

va s’élever entre lui et ce monde ; les cris, les pleurs, les jalousies, les haines de cette femme avec laquelle il faudra vivre ; il pense aussi avec terreur qu’il n’est plus jeune, que son cœur n’a plus rien à donner à ce cœur avide ; qu’il est déjà bien las de vivre ainsi, qu’il vient de remplacer par un lien de fer tant d’autres liens brisés violemment ! Ah ! c’est là un moment terrible dans la vie d’un homme ! d’autant plus terrible que la femme qu’il a perdue était plus honnête, plus respectée et plus chaste et plus recueillie dans sa famille ! Telle est pourtant la position de Georges. Cette femme qu’il croyait aimer, il ne l’aime pas ! Hier encore il se disait qu’il n’avait que vingt ans, le lendemain il se dit qu’il en a cinquante. Et cependant cette femme imprudente est là qui a déshonoré son mari, qui s’est enfuie hors du toit domestique, qui a tout quitté, parents, amis, famille, serviteurs dévoués, calme et paisible retraite ; elle attend, elle frappe du pied, elle entre chez Georges Bussy