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d’egmont.

et admirable personne ; sous les voiles noirs qui la recouvraient, chacun l’aurait reconnue… Tout à coup, et au moment où elle allait à son tour saluer le cercueil, au moment où tous les regards étaient fixés sur elle ; elle s’arrêta au milieu du chœur. On eût dit qu’une force invisible la tenait à cette place, immobile comme un marbre ; ce fut un instant de grande terreur dans cette église qui tout à l’heure était seulement remplie d’un vain cérémonial. À l’instant même toutes choses furent suspendues, même le chant des prêtres ; il se fit un silence terrible. On ne voyait pas le visage de la comtesse, mais il y avait tant d’effroi dans toute sa personne qu’on pouvait aisément deviner la pâleur de son visage. Cependant chacun restait immobile à la même place, dans l’attente de ce qui allait venir.

Les plus étonnés dans cette foule de courtisans et de grandes dames, qui se connaissaient depuis des siècles, c’étaient quatre