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la comtesse


VII


Dans un atelier de peinture du faubourg Saint-Germain, au quatrième étage, comme c’est l’habitude de ce faubourg qui n’a pas de premier étage, deux jeunes gens étaient assis : l’un, jeune et vif et rieur, était occupé à mettre la dernière main à l’un de ces charmants portraits qui ont fait la fortune de la peinture du 18e siècle, admirable couleur flamande qui n’a encore rien perdu de sa vivacité et de son coloris. Le jeune artiste s’appelait Greuse. Le beau militaire qui était près de lui paraissait plongé dans une profonde mélancolie qui faisait un grand contraste avec son habit de soldat aux gardes. Greuse travaillait, et de temps à autre il portait son regard de la toile sur son ami.

À la fin, voyant que le jeune soldat s’obstinait à garder le silence :

— Qu’as-tu donc ? lui dit-il, et d’où te vient