s’était levé de son siège, et il avait pris M. de Guys par le bras.
— Viens donc, viens donc, dit-il, viens entrer dans le secret de ta destinée.
Et il le tirait toujours par le bras.
— Prenez garde, dit la vieille femme à Greuse, prenez garde à ce bras malade ! le jeune homme a été blessé l’autre jour.
— Lui, blessé ! dit Greuse. Tu t’es battu, et tu ne me l’as pas dit !
— Oh ! reprit la vieille femme, il ne s’agit pas d’un misérable coup d’épée qui s’oublie du jour au lendemain et qui se guérit en vingt-quatre heures : c’est une blessure plus profonde, et qui vous est allée au cœur, n’est-ce pas, monsieur de Guys ?
À ces mots le jeune soldat, tiré subitement de sa léthargie :
— Que veux-tu dire ? s’écria-t-il, et comment sais-tu que j’ai été si profondément atteint là au bras, là au cœur ? Qui était-elle ? Je l’ai portée toute noire et toute cachée