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LES TORTURES

rites qui s’épanouissaient au souffle caressant de leur reine, à la douce et murmurante rosée de ces mille jets d’eau qui ne se taisaient ni jour ni nuit ! Ô la prairie émaillée qu’elle parcourait, abritée sous un chapeau de paille ! étaient si courts ! Ô les blanches génisses qui venaient manger dans ses mains si blanches ! Où donc êtes-vous, ses beaux jours ?

Mais bientôt le concierge supprima les roses : c’était trop de bonheur pour la captive, et on avait peur de Fouquier-Tinville. La Reine aimait aussi le doux visage, le tendre regard, l’air ingénu et rempli de pitié de la jeune servante bretonne : un énorme paravent sépara la jeune servante de la Reine ; à peine Rosalie pouvait-elle de temps à autre passer la tête au-dessus de ce rempart comme pour dire à la Reine : Madame, je suis là ! Et ces moments-là étaient si courts !

Derrière ce paravent se tenaient les gendarmes, et avec les gendarmes un forçat libéré. La Reine n’avait pas d’autre maître de