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Page:Jarret - Contes d’hier, 1918.djvu/128

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CONTES D’HIER

quefois à sa chère confidente, mais du bout des lèvres, car elle était bien sûre de le posséder. Ce soir, au contraire, elle se sentait inquiète, tourmentée, mais c’était peut-être une impression toute physique, due à l’orage qui se préparait.

— « Grand’mère ! Grand’mère ! Éveillez-vous vite. René qui arrive ! »

. . . . . . . . . . . .

— Savez-vous pourquoi je suis venu si tard ?

— Mais oui. Je le suppose du moins : c’est parce que vous aviez si peu hâte !

— Non, Roberte, c’est parce que j’ai été lâche.

— Qu’est-ce que je vous disais !

— Ne plaisantez pas, je vous prie ; j’ai quelque chose de fort grave à vous communiquer ce soir. C’est une décision que je dois prendre, et de laquelle dépendra mon avenir. Mais moi, je n’y vois plus. Voulez-vous m’aider ?

Alors, elle le regarda et fut saisie au cœur, en lui voyant une figure aussi angoissée. Quoi donc, encore ? Il avait dit : « C’est une décision dont dépendra mon avenir. Voulez-vous m’aider ? » Elle aurait dû prendre courage, espérer.