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VEILLE DE NOËL

La chambre non plus n’était pas éclairée. À tâtons, Berthe se mit à chercher dans sa garde-robe. Énervée, affaiblie, elle se sentait devenir en sueurs et n’avançait à rien. Enfin, après un temps qui lui parut une éternité, elle put saisir ce qu’elle désirait. S’étant chaussée, elle revêtit son manteau, et son chapeau à la main, elle descendit à pas de loup.

On faisait beaucoup de bruit en bas, et Berthe entendit Cécile qui réclamait une beurrée. Elle ne se dit pas que sa tante avait raison, mais elle se sentait lasse à mourir, si bien qu’elle dut s’asseoir sur la dernière marche de l’escalier, pour se reposer. Comme la porte laissait pénétrer un peu de jour, elle s’aperçut que par une fatalité impitoyable, c’était son manteau et son chapeau de l’an dernier qu’elle avait attrapés. N’importe, c’étaient là des détails. Mais elle ne pouvait se décider de s’éloigner ; elle aurait si bien dormi la tête sur la rampe ! Les paroles de sa tante lui revinrent à l’oreille : « Je regrette, mais Berthe n’est pas bien… » Allons un peu de courage…

Sans bruit, elle ouvrit la première porte et se trouva dans l’étroit vestibule. À ce moment pré-