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CONTES D’HIER

Sa mère se désole de ne pouvoir lui donner un coup de main. Mais le moyen ?… Depuis le commencement de l’automne, ses rhumatismes des jambes ne lui laissent pas de répit ».

Ces paroles me firent de la peine et j’eus un poids sur le cœur jusqu’au lendemain, lorsque je dis à maman : « Si j’allais passer quelque temps avec Marie-Anne ?… » Maman m’approuva des deux mains, si l’on peut dire, et deux jours plus tard, un soir, j’arrivais chez ma cousine.

Comme on me reçut !!… Oh ! ce bon rire de Francis qui éclatait pour un rien, montait jusqu’au plafond, emplissant la cuisine chaude ! J’en traduisais le clair langage, comme on lit une lettre : « Marie-Anne qui va se reposer !! Et les enfants seront propres quand même, la maison bien tenue… Et les pauvres minces économies, si longues à amasser, ne bougeront pas de leur coin. Ah cousine ! Vous me rendez gai, vous me rendez bon ! »… Après un moment de timidité, les enfants ne purent résister à tant de joie qui était dans l’air, et me fêtèrent par du tapage. Leur mère avait beau gronder… « Ils sont fous comme