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VII

Il faisait si beau, l’air était si calme et les rues ensoleillées si invitantes que Mme Nadeau résolut d’aller magasiner.

— Si tu t’ennuies, Bernadette, fit-elle en partant, tu pourras regarder dans la corbeille au raccommodage : tu y trouveras de quoi t’amuser.

Bernadette savait.

Sa mère partie, elle prit en effet la corbeille et, s’étant couverte d’un tricot, elle alla s’installer dans le boudoir, près de la fenêtre par où elle verrait circuler les passants : une distraction à bon marché.

Elle était là depuis une vingtaine de minutes lorsque levant la tête, à un certain moment, elle vit passer M. Larose. Cela la surprit car il partait généralement le matin pour ne reparaître que le soir. Le plus curieux fut qu’il sonna avant de s’introduire dans la maison.

Bernadette qui s’était levée arriva en même temps que lui dans le passage.

— Pardon, mademoiselle, fit Jules, Mme Nadeau est-elle ici ?

— Non monsieur. Elle est sortie et je ne crois pas qu’elle soit de retour avant trois quarts d’heure.

Rassuré mais non surpris, il demanda alors à la jeune fille si elle consentirait à entendre certaine communication qu’il désirait lui faire.

Esquissant un signe de tête, elle le fit entrer dans le boudoir, tandis qu’elle s’inquiétait vaguement : serait-il arrivé un accident à son père ? à Wilfrid ?