Aller au contenu

Page:Jarry - L'amour absolu, 1899.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Allez-vous en, ou je vous tue !

Devant la bête qui, sous l’écorce des corps, pond la mort avec sa tarière, Emmanuel revit — en un clin d’œil — les joies enfantines et divines des monstres debout sur la table du notaire.

Il se prépare encore à secouer la table.

D’un tout petit souffle.

De quelque chose qui est moins qu’un souffle.

Du vent de ses cils.

Car il perçoit pour la première fois, avec une netteté extraordinaire, de quoi a peur Varia.

On est si fort tout nu, sans un geste, devant un poignard qui plane.

Car il faut que l’être qui brandit l’arme s’avoue bien plus faible que vous, puisqu’il invoque la rescousse du fer.

Ils sont inoffensifs, puisqu’ils sont deux.

— 65 —