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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/102

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LES MINUTES

ACTE DEUXIÈME


Scène I

Un carrefour. Une grille. Un chalet devant où transparaît la tête de La Vieille
HALDERN, ABLOU, LE PAUVRE, LE CHŒUR

Ablou. — Qu’est-ce là ?

Haldern. — Un crapaud barbu, vêtu, mort raidi qu’on n’étendra point sur les dalles des morgues — savoir les points des dominos ! Mais le corps est sur le nombre, et sur le corps le jeu de patience de la vêture inhabitée, — Cul-de-jatte, beau du triangle de tes jambes croisées et de l’horizontalité de ton bras de fakir, la sonore alchimie du cuivre en ta patène de fer-blanc peut-être électrisera l’aiguille descendante où ton poing tinte les heures de misère.

(Il met un sou dans la sébile.)

Le Pauvre. — Merci, madame.

(Haldern abat d’un coup de canne son bras ankylosé.)

Le Chœur. — Les os brisés, le fléau de la main qui pend sous la cravache de l’androgyne. Ha ! ha !