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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/112

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LES MINUTES



Antistrophe :
Là-bas fuit le regard des vieux crabes tourteaux,
Sur les ponts, sur le glas des cloches des bateaux.
Sur les toits perchent des oiseaux monumentaux.
Dos en angle des cercueils, mettez vos manteaux,

Mettez vos manteaux bleus et gris, toits centenaires.
Rhinolophes, au nez ferré d’argent, lunaires,
Voletez en signes de croix, noires monères,
Vol erratique des planètes septénaires.

Le livre m’a serré de ses pinces de fer
Mieux que les mortes mains n’avaient mordu ma chair.
Ô les lourds patins sur la glace vert enfer !

Il avait dit : Toujours ! — Jamais plus ! lui réponds-je.
— Et j’écrase la cervelle comme une éponge
Et la mémoire, dit le corbeau, bec de songe.

Sur les toits perchent des corbeaux monumentaux ;
Les toits sont des cercueils qu’ont cloués des marteaux
Au ciel lunaire,