je filerais vous dénoncer pour me tirer de cette sale affaire et je pense qu’il me donnerait aussi de la monnaie.
Mère Ubu. — Ô le traître, le lâche, le vilain et plat ladre !
Tous. — Conspuez le Père Ubu !
Ubu. — Hé Messieurs, tenez-vous tranquilles si vous ne voulez visiter mes poches. Enfin, je consens à m’exposer pour vous. De la sorte, Bordure, tu te charges de pourfendre le Roi.
Bordure. — Ne vaudrait-il pas mieux nous jeter tous à la fois sur lui en braillant et gueulant, nous aurions chance ainsi d’entraîner les troupes.
Ubu. — Alors voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai MERDRE, et à ce signal vous vous jetterez sur lui.
Mère Ubu. — Oui, et dès qu’il sera mort tu prendras son sceptre et sa couronne.
Bordure. — Et je courrai avec mes hommes à la poursuite de la famille royale.
Ubu. — Oui, et je te recommande spécialement le jeune Bougrelas.
(Exeunt.)