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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/215

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CÉSAR-ANTECHRIST


Scène VIII

Une maison de paysans dans les environs de Varsovie.
Plusieurs Paysans sont assemblés.

Un Paysan, entrant. — Apprenez la grande nouvelle. Le Roi est mort, les Ducs aussi et le jeune Bougrelas s’est sauvé avec sa mère dans les montagnes. De plus, le Père Ubu s’est emparé du trône.

Un Autre. — J’en sais bien d’autres. Je viens de Cracovie, où j’ai vu emporter les corps de plus de trois cents nobles et de cinq cents magistrats qu’on a tués, et il paraît qu’on va doubler les impôts et que le Père Ubu viendra les ramasser lui-même.

Tous. — Grand Dieu ! qu’allons-nous devenir ? Le Père Ubu est un affreux sagouin et sa famille est, dit-on, abominable.

Un Paysan. — Mais écoutez : ne dirait-on pas qu’on frappe à la porte ?

Une Voix, au dehors. — Cornegidouille ! Ouvrez de par ma merdre, par Saint Jean, Saint Pierre et Saint Nicolas, ouvrez, sabre à finances,