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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/224

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CÉSAR-ANTECHRIST

bientôt tellement chargé que je ne saurais marcher si j’étais poursuivi.

Mère Ubu. — Fi le lâche !

Ubu. — Ah ! voilà le sabre à merdre qui se sauve et le croc à finances qui ne tient pas !!! n’en finirai jamais et les Russes avancent et vont me tuer.

Un Soldat. — Seigneur Ubu, voilà le ciseau à oneilles qui tombe.

Ubu. — Ji tou tue au moyen du croc à merdre et du couteau à figure.

Mère Ubu. — Comme il est beau avec son casque et sa cuirasse, on dirait une citrouille armée.

Ubu. — Nos Palotins sont aussi d’une grande importance, mais point si beaux que quand j’étais roi d’Aragon. Pareils à des écorchés ou au schéma du sang veineux et du sang artériel, la bile financière leur sortait par des trous et rampait en varicocèles d’or ou de cuivre. Ils étaient numérotés aussi et je les menais combattre avec un licou d’où pendaient des plombs funéraires. Les femmes avortaient devant eux heureuses, car les enfants nés leur serpient devenus semblables. — Et les pourceaux coprophages vomissaient d’horreur. —