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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/227

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CÉSAR-ANTECHRIST

bâton-à-physique pour soulager notre personne, car, je le répète, nous sommes fatigué.

(Les soldats obéissent.)

Pile. — Hon, Monsieuye ! Il est étonnant que les Russes n’apparaissent point.

Ubu. — Il est regrettable que l’état de nos finances ne nous permette pas d’avoir une voiture à notre taille, car par crainte de démolir notre monture nous avons fait tout le chemin à pied, traînant notre cheval par la bride. Mais quand nous serons de retour en Pologne nous imaginerons au moyen de notre science en physique et aidé des lumières de nos conseillers, une voiture à vent pour transporter toute l’armée.

Cotice. — Voilà Nicolas Rensky qui se précipite.

Ubu. — Et qu’a-t-il ce garçon ?

Rensky. — Tout est perdu, Sire. Les Polonais sont révoltés, Giron est tué et la mère Ubu est en fuite dans les montagnes.

Ubu. — Oiseau de nuit, bête de malheur, hibou à guêtres ! Où as-tu pêché ces sornettes ? En voilà d’une autre ! Et qui a fait ça ? Bougrelas, je parie. — D’où viens-tu ?

Rensky. — De Varsovie, Noble Seigneur.