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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/49

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DE SABLE MÉMORIAL

Barbapoux. — Me tuer ? Par Gog et Magog, on vit, on respire là-dedans. C’est là-dedans que je travaille. Une, deux, houp !


Scène IV

Un Être long et maigre, émergeant comme un ver au moment où Barbapoux plonge. — Ouf ! quel choc ! mon crâne en bourdonne !

Barbapoux. — Comme un tonneau vide.

L’Être. — Le vôtre ne bourdonne pas ?

Barbapoux. — Aucunement.

L’Être. — Comme un pot fêlé. J’y ai l’œil.

Barbapoux. — Plutôt l’air d’un œil au fond d’un pot de chambre.

L’Être. — J’ai en effet l’honneur d’être la Conscience de M. Ubu.

Barbapoux. — C’est lui qui a précipité dans ce trou votre immatérielle personne ?

L’Être. — Je l’ai mérité, je l’ai tourmenté, il m’a puni.

Mme Ubu. — Pauvre jeune homme…

Voix des Palotins, très rapprochées. — L’oreille au vent, en rangs pressés, on marche