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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/87

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DE SABLE MÉMORIAL

la vallée lointaine, les grandes pennes blanches et noires belles comme des squelettes de baleine.

Je m’avançai vers la Croix d’Or. — César-Antéchrist vous dira. —

II

Vulpian et Aster s’assirent sur les rocs haut-enamourés de leurs simarres. Ô la lubricité de leurs yeux verts et le givre digital de leurs regards de marronnier ! Vulpian et Aster ont dans leurs yeux les bonnes joies des morts, violateurs du néant. Et l’éventail de leurs yeux verts palpite comme les palmiers libyens.

Vulpian. — Je te le dis, ce jour est le jour de notre déshonneur mortel. Où sont les rideaux que nous avons soufflés comme les fumées des arbres ?

Aster. — Le vent aux trois mains a quintuplé son fouet de sibylle. Verse tes doigts sur mes genoux comme la trompe d’un éléphant mort. Le tonnerre a dit : J’écrirai. Et il a mis son tricorne en tempête.

Vulpian. — La Nuit et ses opaques épaules d’ivoire a fermé mes yeux sans besicles. Aster,