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LES MINUTES


PROLOGUE

Avant l’aurore, dans la forêt triangulaire.
Le Chœur, dont la voix s’éloigne.

Sur la plainte des mandragores
Et la pitié des passiflores

Le lombric blanc des enterrements rentre en ses tanières.


Le sérail des faces de sable
Soumis au bois de nos sandales

Luit de l’or de toutes ses croix à nos paupières.


Le cuivre roux des feuilles mortes
Et la force des vieilles écorces

Sonne et bénit le glas très doux de nos retraites.


Rentrons : le jour bientôt se lève.
La cendre de la nuit achève
De fuir avec le sang coulant des sabliers.

Les cœurs perdent leur sang qui coule.
Le cerf-volant de nos cagoules

Suspend son spectre aux lointains comme des masques jaunes d’effraies.