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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/95

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DE SABLE MÉMORIAL

de ton trident les deux astres noirs près de jaillir à la gauche et à la droite de tes horizons. Tu Demeures, Dieu un, qui ne veux point de fils qui t’amoindrirait par héritage, et qui créas la Terre, ronde sous ta griffe de cachet, comme la pustule le crapaud. Tu te suffis à toi-même, Onan du métal de ton sexe, et qui baptisas Malthus d’un jet de ta bave bouillante. Gavée des intestins terrestres, tu dépenses ta force dans la rage de tes verticaux cercles d’écureuil, et bourdonnes si douce sur la terre qui te tient en sa glu, que tu sembles le vol de limace ailée de cristal d’une fusiforme macroglosse. — Nous, Pure Pensée, alourdis encore par notre corps trop de chair…

Ablou. — La lumière sur le glauque dais horizontal.

Haldern. — Marellé de plomb en damier, pan de vitrail abattu, les pas par-dessous s’y lisent de l’étage qui nous surplombe. Ils montent et descendent une échelle, les invisibles dont traînent les ombres. Une, deux ; une, deux ; les jambes s’allongent et s’accourcissent comme l’une après l’autre les cornes d’un limaçon alternativement aiguillonnées.