Page:Jarry - Ubu enchaîné, 1900.djvu/89

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Père Ubu

Sabre à finances, corne de ma gidouille, madame la financière, j’ai des oneilles pour parler et vous une bouche pour m’entendre. (Éclats de rire.) Ou plutôt non ! Vous me faites tromper et vous êtes cause que je suis bête ! Mais, corne d’Ubu ! (Un Messager entre.) Allons, bon, qu’a-t-il encore celui-là ? Va-t-en, sagouin, ou je te poche avec décollation et torsion des jambes.

Mère Ubu

Ah ! le voilà dehors, mais il y a une lettre.

Père Ubu

Lis-la. Je crois que je perds l’esprit ou que je ne sais pas lire. Dépêche-toi, bouffresque, ce doit être de Bordure.

Mère Ubu

Tout justement. Il dit que le czar l’a accueilli très bien, qu’il va envahir tes États pour rétablir Bougrelas et que toi tu seras tué.

Père Ubu

Ho ! ho ! J’ai peur ! J’ai peur ! Ha ! je pense