Page:Jarry - Ubu enchaîné, 1900.djvu/93

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Mère Ubu

Père Ubu, ton cheval ne saurait plus te porter, il n’a rien mangé depuis cinq jours et est presque mort.

Père Ubu

Elle est bonne celle-là ! On me fait payer 12 sous par jour pour cette rosse et elle ne me peut porter. Vous vous fichez, corne d’Ubu, ou bien si vous me volez ? (La Mère Ubu rougit et baisse les yeux.) Alors, que l’on m’apporte une autre bête, mais je n’irai pas à pied, cornegidouille !

(On amène un énorme cheval.)

Père Ubu

Je vais monter dessus. Oh ! assis plutôt ! car je vais tomber. (Le cheval part.) Ah ! arrêtez ma bête. Grand Dieu, je vais tomber et être mort !!!

Mère Ubu

Il est vraiment imbécile. Ah ! le voilà relevé. Mais il est tombé par terre.

Père Ubu

Corne physique, je suis à moitié mort ! Mais c’est égal, je pars en guerre et je tuerai tout