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DU DOCTEUR FAUSTROLL

son, tous les cas d’une épidémie, tous les marchandages des bonnetiers de toutes les villes, les périodes et les intensités de tous les sons de tous les instruments et de toutes les voix de cent chanteurs et deux cents musiciens, avec les phases, selon la place de chaque auditeur ou orchestrant, que l’oreille ne peut percevoir.

Et voici que le papier de tenture se déroulait, sous la salive et les dents de l’eau, du corps de Faustroll.

Comme une partition, tout art et toute science s’écrivaient dans les courbes des membres de l’éphèbe ultrasexagénaire, et prophétisaient leurs perfectionnements jusqu’à l’infini. Car, ainsi que le professeur Cayley mémorait le passé dans les deux dimensions du plan noir, le progrès du futur solide enlaçait le corps en spirale. La Morgue recéla deux jours sur son pupitre le livre révélé par Dieu de la vérité belle étalée dans les trois (quatre ou N pour quelques-uns) directions de l’espace.

Cependant Faustroll, avec son âme abstraite et nue, revêtait le royaume de l’inconnue dimension.