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DU DOCTEUR FAUSTROLL

« Ce pourquoi je possédais un oscillateur mieux disposé, pour la constance et l’exactitude absolue, que le balancier d’un chronomètre, et dont la période de vibration aurait eu la même valeur, à 1/1000 près, dans un certain nombre de millions d’années. Un diapason. Sa période avait été déterminée avec soin, avant mon embarquement dans l’as, comme vous le prescrivez, par notre confrère le professeur Macleod, en fonction de la seconde de temps solaire moyen, les branches du diapason successivement dirigées vers le haut, le bas et l’horizon, afin d’éliminer la minime influence de la gravité terrestre.

« Je n’avais même plus mon diapason. Songez à la perplexité d’un homme hors du temps et de l’espace, qui a perdu sa montre, et sa règle de mesure, et son diapason. Je crois, Monsieur, que c’est bien cet état qui constitue la mort.

« Mais je me suis souvenu de vos enseignements et de mes anciennes expériences. Étant donc simplement nulle part, ou quelque part, ce qui est égal, j’ai trouvé de quoi fabriquer un morceau de verre, ayant rencontré divers démons, dont le Distributeur de Maxwell, qui a groupé des modes particuliers de mouvement dans un liquide continu répandu partout (ce que vous appelez des petits solides élastiques ou des molécules), au gré de mon désir, en figure de silicate d’alumine. J’ai tracé les traits,