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SPÉCULATIONS

Cette mesure de douceur est assez inconsidérée, car les individus sauvages dévorent les hommes, qu’ils attirent en les fascinant à la façon du serpent. Par suite d’une adaptation compliquée de leur appareil digestif, ils excrètent leurs victimes encore vivantes, après avoir assimilé les parcelles de cuivre qu’ils en ont pu extraire. Ce qui prouve qu’il y a bien digestion, c’est que l’absorption du numéraire à la surface — l’épiderme dorsal — est moindre exactement de moitié que l’assimilation à l’intérieur.

Il convient peut-être de rapprocher de ce phénomène l’espèce de joyeuse pétarade, au son métallique, qui précède invariablement leur repas.

Quelques-uns vivent dans un commensalisme étrange avec le cheval, qui semble être pour eux un dangereux parasite : sa présence est en effet caractérisée par une déperdition rapide des forces locomotrices, remarquables au contraire chez les individus sains.

On ne sait rien de leurs amours sinon qu’à l’instar de certaines plantes dont le pollen est transporté de l’une à l’autre par les insectes qui ont pénétré dans l’intérieur, ils se reproduisent par correspondance.

La loi française paraît considérer ces grands fauves comme nuisibles, car elle ne suspend leur chasse par aucun intervalle de prohibition.