tion, expliquent les médecins, le guérit soudain de son aphasie, et — phénomène, disent-ils, vraiment miraculeux — il se mit à parler couramment l’anglais, qu’avant de devenir muet il connaissait à peine. Il ne se souvenait plus, par contre, que très vaguement de l’italien, du portugais et du français.
Il n’y a rien, dans cette cure, qui ne pût être facilement prévu. On conçoit que si l’on arrive à découvrir les mots ou le mot, ou le son inarticulé qui synthétiserait toute une langue, cette notion suffit à posséder parfaitement la langue. On trouve un essai rudimentaire de cette simplification dans l’invention des grammaires. Si la détonation du canon a instruit d’un seul coup Jean Mafurlin, c’est qu’elle lui apportait réellement, condensé en un son-symbole, le fonds de la langue anglaise. Il n’y a rien d’étonnant à ce que le peuple britannique, roi des mers par excellence, n’ait point d’autre langage, en remontant aux racines, que celui que, sur ses vaisseaux, dans tout l’univers, parle la poudre.
Le record est battu désormais de ces méthodes qui se flattaient d’apprendre l’anglais en six mois. Nous espérons que cette révolution dans l’enseignement des langues vivantes sera générale, et que les philologues vont s’ingénier à démêler le mot fondamental dans les idiomes des différents pays. Nous ne nous permettrons, dans l’intention d’aider leurs recherches, que