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SPÉCULATIONS

force centrifuge, mérite d’être comparée — ce qui est banal et faux d’ailleurs en d’autres circonstances — à la corolle d’une fleur, laquelle, comme on sait, s’ouvre vers le soleil et jamais en bas. La plus austère pudeur ne saurait s’alarmer, car, par les bienfaits de ladite force centrifuge, le vêtement adhère énergiquement jusqu’aux pieds, à condition toutefois d’une rotation assez rapide.

La danse, telle qu’elle se pratique au contraire dans les ballets, s’avoue d’une immoralité flagrante : la ballerine pirouettant debout, la jupe s’écarte, toujours par la force centrifuge, jusqu’à s’éployer entièrement, de telle sorte que sa circonférence soit dans le même plan que les points d’attache.

Nous n’aurions point signalé ce phénomène mécanique si la morale seule était en jeu ; mais il y va du risque d’accidents physiques. Que l’on suppose un couple valsant, au milieu d’un salon, dans un plan horizontal, qui est le seul que la mode autorise. L’homme et la femme se déplacent circulairement autour d’un axe imaginaire, mais il peut arriver que l’un ou l’autre, la valseuse par exemple, coïncide pour un instant avec l’axe de rotation tandis que son partenaire gravite selon la circonférence. Imaginons une vitesse suffisamment accélérée et l’homme abandonnant, de peur qu’elle ne se fatigue, et par galanterie française, sa compagne : il sera