pas à craindre que quelque ennemi indiscipliné pare ou rende les coups. Or, étant donné qu’un guerrier légitimement dit ne rougit point, sinon dans sa culotte — cette partie du vêtement fut de tout temps, comme on sait, l’expression de la pudeur — s’il ne rougit point d’enrayer dans la mesure de ses capacités individuelles ce surcroît obscur de population, notre impartialité nous fait un devoir de féliciter, comme nous le féliciterions lui-même, les habiles organisateurs de cette grande victoire, la catastrophe de chemin de fer d’Arleux.
Les progrès de l’armement sont identiques, on n’en peut douter, dans la guerre et dans la chasse : de même que le braconnier muni de cet engin balistique, le fusil, tend à devenir une espèce éteinte, et que les braconniers modernes préfèrent à ce fusil, qui ne tue qu’une pièce à la fois et au plus, des appareils perfectionnés qui raflent en silence une grande quantité de gibier ; de même, les héros du vaste coup de filet d’Arleux doivent s’estimer au dessus de la gloire militaire, pour les mêmes raisons qu’un pêcheur au tramail ou à la senne dédaigne l’homme au chapeau de paille — ce chapeau fut-il rayé ou constellé — qui s’évertue à (si c’est bien là l’expression exacte) faire sortir le goujon de son caractère.
Une simple aiguille fut tout le matériel, discret et terrible, des tacticiens d’Arleux. Dans