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Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/35

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DU DOCTEUR FAUSTROLL

cet afflux de peuple et d’oiseaux, qui vient déposer des pages mortuaires sur le cadavre, s’abatte sur lui avec cette sûreté, au milieu de cette vaste plaine, alors que tous ces vieillards et jeunes gens, si je ne leur suis isobe, sont aveugles et destitués de bâton ?

— Voyez, dit Faustroll, ouvrant son manuscrit saisi, les Éléments de Pataphysique, livre N, ch. ς : Des Obeliscolychnies pour les chiens, encore qu’ils aboient à la lune.

« Un phare b… dans la tempête, dit Corbière ; un phare lève le doigt pour signifier de loin la place du salut, de la vérité et du beau. Mais pour les taupes et pour vous-même, Panmuphle, un phare est aussi invisible qu’imperceptible la dix mille unième période sonore, ou les rayons infra-rouges, à la clarté desquels j’ai écrit ce livre. Le phare de l’île de Bran est un phare obscur, souterrain et cloacal, comme après avoir trop regardé le soleil. Des vagues n’y déferlant point, on ne s’y guide non plus par le bruit. Et votre cérumen, Panmuphle, clorait vos oreilles même aux bruits d’en-bas.

« Ce phare s’alimente de la matière pure qui est la substance de l’île de Bran ; c’est l’âme du Baron qui s’exhale de sa bouche et qu’il souffle par une sarbacane de plomb. De tous les quartiers où je ne veux point boire, le vol, guidé par son flair, des pages, semblables à des pies, vient sucer la vie (la leur, exclusive) au jet si-