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DU DOCTEUR FAUSTROLL

griffes de leurs chipotages, tu verseras sans mot dire…

— Autre que ha ha, tentai-je d’insinuer avec malveillance.

— Sur chacun un tas d’or, jusqu’à ce que l’enlisement de ses lèvres cesse de répondre. La somme suffira de soixante-seize millions de guinées pour M. Bouguereau, de dix-sept mille séraphs pour M. Henner, de quatre-vingt mille maravédis pour M. Bonnat, car sa toile est estampillée, en guise de trade-mark, de l’image d’un pauvre homme ; de trente huit douzaines de florins pour M. J.-P. Laurens ; de quarante-trois centimes pour M. Tartempion, et de cinq milliards de francs, plus, en kopeks, un pourboire, pour M. Detaille. Tu jetteras le billon restant par la figure des autres bouffres.

— Ha ha, dit Bosse-de-Nage pour signifier qu’il avait compris, et il se disposa à partir.

— Ceci est bien, dis-je à Faustroll ; mais ne serait-ce plus honorable d’attribuer cet or au coût de mes procédures, quitte à dérober les aunes de toile par pure subtilité ?

— Je vous expliquerai ce que c’est que mon or, cligna le docteur. Et à Bosse-de-Nage :

— Un dernier mot : pour te laver le prognathisme de ta mâchoire des paroles mercantiles, entre dans une petite salle disposée à cet effet. Là fulgurent les icônes des Saints. Découvre-