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Page:Jasinski - Histoire du sonnet en France, 1903.djvu/120

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vers de douze syllabes pour les sonnets impairs, ceux de dix pour les pairs, ou vice-versa ; Botton (1), dans sa Camille fait alterner deux sonnets en alexandrins et deux en décasyllabes. D’autres ont un premier livre en décasyllabes, un second en alexandrins (2). Parfois même un livre n’a d’abord que des uns et n’a ensuite que des autres (3). Mais déjà, à part quelques exceptions (4), on use des deux vers simultanément avec une évidente prédilection pour l’alexandrin (5). A partir de 1610, environ, ce dernier triomphe et l’autre disparaît à peu près : on ne le voit plus que 6 fois dans La Roque, une dans d’Ambillou, 2 dans du Ryer, une dans Golletet, plus du tout dans Scudéry, Malleville, d’Alibray, Gombauld et Tristan. Pour découvrir toute une suite de sonnets dans ce mètre, il faut chercher les plus obscurs, les plus étrangers à la mode et au style de leur temps : ainsi Bernier de la Brousse et ses Amours d’Hélène, en 1618 (6).

(1) Ed. 1573.

(2) Jessé : Marguerite.

Guy de Tours : Anne.

Olenix du Montsacré : Sonnets chrétiens.

(3) Claude de Pontoux, dans son / « ic’c (1579) a des décasyllabes du 1er au 183e sonnet, des alexandrins du 184’au 288’.

(4) Sont en décasyllabes : Ente et Claude, de Guy de Tours. Orlanc, d’Am. Jamyn.

Flore de Godart (Ed. 1594) excepté 2 sonnets-prologues.

(5) Jamyn : Artèinis 161 en alexandrins contre 54 en décasyllabes

Scèv. de Sainte-Marthe : 21 contre 18 (Amours). Pierre de Brach (1576), 58 contre 9 ; Le Loyer (1579) : Flore : 55 contre 47 ; Isaac Habert : Amours : 170 contre 12 ; Gabr. de Coignard : Sonnets spirituels : 102 contre 27 ; Beroalde de Verville : Appréhensions spirituelles : tous excepté un ;

Spifame : Sonnets spirituels : tous excepté un.

(6) Ecrits, il est vrai, au début du règne de Henri IV, d’après le dernier sonnet.