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Page:Jaucourt - Histoire de la vie et des ouvrages de Leibnitz, 1734.djvu/9

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honneurs, qu’il n’a jamais dû se repentir d’y être entré. D’ailleurs, sans considérer les glorieux avantages qu’il en retira, disons que quand la profession des lettres ne donnerait à ceux qui l’embrassent que de simples plaisirs d’esprit ; ces plaisirs, qui sont au fond les plus attrayants, les plus doux, les plus honnêtes de la vie, propres en tout tems, à tous âges, et en tous lieux, justifieroient suffisamment le mérite de son choix. Les lettres[1] (dit l’homme du monde qui en a le mieux connu la valeur) « forment la jeunesse, et réjouissent les vieillards ; elles consolent dans l’adversité, et elles rehaussent le lustre de la fortune dans la prospérité ; partout elles répandent, d’innocents plaisirs, et n’embarrassent jamais ; la nuit elles nous entretiennent, elles nous désennuient à la campagne, elles nous délassent dans les voyages.

[…]

  1. Cicéron dans son beau Plaidoyer pour Archias, en ces termes : Studia adolescentiam alunt, senectutem oblectant, secundas res ornant, adversis perfugium ac solatium praebent ; delectant domi, non impediunt foris, pernoctant nobiscum, peregrinantur, rusticantur.