plus ni ce qu’ils veulent, ni ce qu’ils croient, ni ce qu’ils aiment, ni ce qu’ils haïssent. Ils tournent autour de la République sans y entrer, avec une mandoline sans cordes, comme les amoureux d’opéra qui chantent une sérénade ; et, incapables de s’accompagner eux-mêmes, ils prient l’orchestre républicain de leur jouer un petit air modéré et doux. Si les conservateurs ne savent pas trop ce qu’ils doivent faire de leur défaite, les républicains ne paraissent pas savoir davantage ce qu’ils doivent faire de leur victoire. Où est le mot d’ordre pour l’action commune ? où sont les plans de réforme et les idées directrices ? mais surtout, où donc est l’ardeur au progrès et la foi dans l’avenir ?
Il y aura, ces jours-ci, des élections sénatoriales, et, si les républicains avaient été vigilants, si la démocratie ouvrière avait compris son rôle, elle aurait pu agir un peu partout, directement ou indirectement, formuler des programmes, préparer par un mandat précis la transformation du Sénat en une Chambre du travail. Elle aurait pu, même aux élections pour le Sénat, remporter plus d’un succès, ouvertement, loyalement, par l’action de l’opinion publique sur les délégués sénatoriaux républicains, par des candidatures socialistes hardiment posées dans chaque région devant le congrès préalable des délégués républicains, et sans que le socialisme puisse nulle part être soupçonné d’attendre un appoint de voix de la réaction. — Mais non : la